Tour ULM 2016

 Récit écrit et vidéo du Tour ULM 2016 réalisé par Fabien Garing, au commande du chariot Alizé équipé du moteur Swissauto 250 et de l’aile Mystic CX.

 Le Tour ULM, quel Tour !

Ce projet d’aventure trottait depuis un moment dans ma tête, même avec toutes les petites préparations sur mon Alizé-Fuji  les conditions n’étaient pas remplies, jusqu’au jour en  juin 2015 où j’essayai la nouvelle aile Mystic, là je sentis que mon principal problème était réglé, à partir de ce moment je surveillai l’annonce du Tour 2016.

Quand l’annonce FFPLUM parût j’ai vu le parcours magnifique MAIS que c’était grand et là le doute me prit, j’ai tellement hésité qu’au moment où je m’inscrivai c’était trop tard et je me retrouvai en liste d’attente. Malgré la déception je continuai comme si j’étais certain de partir, en tous cas c’était bien mon intention. En attendant je relançai la Fédération en févier, en avril, en juin et le 15 juin miracle j’étais accepté, super ! Heu il reste un mois… on y va.

Alors je bouquine le dossier de préparation et commande les cartes, je commence à y tracer les traits entre les étapes, la carte à bout de bras je me pose des questions, je commence mes calculs…. ça va être juste mais ça va et puis il y a toute la logistique à étudier, que me faut-il ? Comment vais-je  gérer les journées ?  la navigation, la radio, les piquets… tout se bouscule dans mon esprit mais bon sang que c’est bon… Je vis.

Méthodiquement je fais des choix sur chaque chose et petit à petit cela prend forme.

Aussi je dois récupérer la place du parachute devant entre mes jambes et pour résoudre le déplacement du parachute je téléphone à Ellipse qui me propose une solution de positionnement latérale sur le réservoir, ouf.  Le jour du départ je passe par Etuz pour récupérer le chariot et le nouveau moteur SA250 entièrement préparés par Ellipse, je prends les dernières consignes et GO.

Arrivé à St Rambert d’Albon le vendredi je suis un peu perdu, je cherche mes marques, je m’installe, valide mon engagement et commence à monter le matériel et le dodo, c’est déjà pour demain… j’envoie un SMS à ma petite femme  « y a beaucoup de monde et ils ont l’air d’avoir l’habitude, moi pas je me sens un peu perdu… » Elle me répond « Tiens bon »… c’est bon le soutien, je vis.

Le premier briefing arrive très vite, trop vite, je n’ai pas fini… tant pis j’y vais c’est important.

Je commence un peu à comprendre comment ça va tourner, tandis que cela s’éclaircit dans ma tête le ciel s’assombrit et les fortes pluies avec… dommage, pourtant c’est déjà pour demain, mais comment ? Première journée avec son lot de toilette, remballe, re briefing, préparation pour voler, super on va voler.  Au briefing 161 km avec des points de contournement, je commence à comprendre que l’on ne va jamais voler tout droit, oui on est là pour visiter la France.  Cette journée-là c’est mon baptême du Tour, je ne risque pas de l’oublier, vent arrière soutenu, orage à l’arrivée au pied du Ventoux mais tout va bien et on dort à Carpentras sans continuer à Fayence, j’en suis heureux et cela m’arrange car trop de nouveautés en une fois, 1h49 de vol. Mon ensemble Alizé-Mystic-SA250 va bien, rien à faire, ça tourne bien rond tout cela. Le lendemain matin je suis dans le tempo et c’est parti pour 184 km que je fais en 2h17, ça roule petit bolide.  L’après-midi 200 km avec une sortie difficile de la Durance et un plané sur le bord de mer, vol génial de 2h55. Mes vitesses air oscillent autour de 80 km/h, du moment que j’ai au moins 80 sol je suis content.

Le bruit du moteur me berce et je suis bien copain avec l’aile, je suis sûr d’elle, j’adore.

Chaque jour je récupère les coordonnées GPS des points de passage que je rentre dans un petit Garmin de poignet et dans mon GPS de voiture avec le logiciel LK8000 pour les zones, c’est mini mais ça marche juste. Les distances annoncées à chaque briefing ne m’inquiètent plus car la consommation est très faible entre 4 et 4,5 litre à l’heure, le bonheur…si ça tient jusqu’au bout.

Et puis les jours passent, je suis de moins en moins à la bourre sur mes préparations du matin et du soir, le midi je saisis la navigation de l’après-midi, je mange peu car il fait très chaud parfois, je grignote et bois bien, que de l’eau Président.. Je m’amuse et prend beaucoup de plaisir à voler avec cette petite machine, je ressens l’air et je fais à plusieurs reprises de belles montées en thermique comme sur le Plomb du Cantal, le Larzac, le Revard, quelle joie de sentir l’air et de profiter des ascendances. Je boucle mes 2199 km en 27h29 de vol certes fatigué mais avec le sentiment d’avoir participé à une aventure extraordinaire, parfaitement gérée par une soixantaine de bénévoles que je salue avec respect. Moi je n’ai pas fait grand-chose autrement que de piloter une aile bien faite et un moteur magique. Quand pour finir j’ai quitté le dernier plateau du Revard à 6000 pieds et que je me suis retrouvé seul avec mes instruments et le doux bruit de l’air et du moteur je me suis mis sur la fréquence d’arrivée, là j’ai commencé à entendre les premiers signaux un peu loin un peu sourd comme je les avais entendu la nuit où je me suis levé pour voir le 20 juillet 69 le premier pas sur la lune, c’était l’époque des héros de l’espace et à 9 ans j’en rêvais,  de mon casque j’ai vu la courbe de cette belle terre, je rentrais sur terre… comme un astronaute, enfin j’y suis arrivé.

Fabien